L’insuffisance respiratoire chronique grave (IRCG)

L’insuffisance respiratoire chronique grave est l’incapacité permanente pour les poumons d’assurer des échanges gazeux normaux et donc d’oxygéner de façon satisfaisante les tissus et les cellules de l’organisme. Elle peut s’apprécier entre autres par l’étude des gaz du sang artériel. Lorsque l’oxygénation est satisfaisante, la pression artérielle en oxygène (PaO₂) atteint 90 mmHg. En cas d’insuffisance respiratoire grave, elle descend en dessous de 55 mmHg et peut s’accompagner d’une augmentation de la PaCO₂ (Pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang).

Les principales manifestations de l’IRCG

  • La cyanose : Coloration violacée qui apparaît aux extrémités du corps (doigts, orteils) due à un manque d’oxygène.
  • Les maux de tête.
  • Une somnolence anormale.
  • Des œdèmes.
  • Des essoufflements.
  • Des surinfections pulmonaires.

On distingue 3 types possibles de l’IRCG

L’IRCG de type obstructif

Elle se traduit par un rétrécissement du calibre des bronches qui freine le passage de l’air.
Elle peut être causée par :

  La bronchite chronique évoluée

Également appelée la bronchopneumopathie chronique obstructive, la BPCO est l’affection la plus répandue. Elle touche près de 3,5 millions de français en 2021.
Elle associe l’essoufflement, la toux, l’expectoration quotidienne auxquels peuvent se joindre des épisodes infectieux, sources de décompensation respiratoire aigüe. Le tabac en est la cause dans 80 % des cas, peuvent venir ensuite l’exposition professionnelle, la pollution domestique ou encore des séquelles d’infections virales ou bactériennes.

  L’emphysème

C’est une dilatation permanente des alvéoles pulmonaires avec disparition des parois pouvant aboutir à l’apparition de « bulles » dans le poumon. Il survient quelquefois spontanément, mais dans la plupart des cas, il apparaît comme une complication de la bronchite chronique.

  Les dilatations des bronches (ou DDB)

Elles peuvent être d’origine congénitale, ou survenir à la suite de maladies virales de la petite enfance, de maladies bactériennes, de tuberculoses, de corps étrangers inhalés ou de tumeurs. Elles se manifestent par une toux productive avec des crachats muco-purulents abondants et quotidiens.

  L’asthme ancien

Aussi dit « dyspnée continue » dont les origines peuvent être allergiques ou sans cause précise retrouvée, perd au cours des années son caractère paroxystique pour devenir permanent.

L’IRCG de type restrictif

Elle se traduit par une diminution de la capacité pulmonaire et donc des volumes qui peuvent être mobilisés.
Elle peut être causée par :

– La destruction du tissu pulmonaire : due à des séquelles de tuberculose. Cette destruction peut être localisée ou diffuse.

– Les maladies du tissu pulmonaire : fibrose, silicose.

– Les déformations de la colonne vertébrale ou de la cage thoracique : cyphoscoliose, séquelles de thoracoplastie.

L’IRCG de type mixte

Elle associe dans des proportions variables les deux types précédents.

Les examens qui permettent de dépister une IRCG et de mettre en place un traitement adapté :

La radiographie du thorax : visualise les poumons.

– L’électrocardiogramme : vérifie l’état du cœur.

– Les gaz du sang : évalue l’oxygénation, évalue la ventilation, évalue l’équilibre acido-basique.

– L’oxymétrie : mesure la saturation en oxygène.

– L’Exploration Fonctionnelle Respiratoire (EFR) : Ensemble des examens qui mesurent la fonction respiratoire, l’oxymétrie et les gaz du sang en font partie.

– Les examens bactériologiques.

– Les examens biologiques.

L’Algie Vasculaire de la Face

L’algie vasculaire de la face se caractérise par la répétition de douleurs au visage. C’est un mal de tête important près d’un œil, du nez, d’une racine de dent ou de la tempe qui dure en général de 15 minutes à 3 heures. Les maux de tête sont unilatéraux, et sont toujours situés du même côté du visage. La douleur s’accroît progressivement mais rapidement (5 à 15 minutes), le malade s’agite cherchant désespérément une position ou un endroit où la douleur serait plus supportable.
Cette affection est rare et touche majoritairement l’homme adulte jeune. Les douleurs sont parfois rapportées par les patients comme les plus intenses qu’ils aient connues.
Certains facteurs tels que la consommation d’alcool ou un sommeil irrégulier peuvent favoriser les crises. La cause de ce syndrome est encore à ce jour inconnu. Le diagnostic est en principe établi à l’examen clinique, mais une IRM cérébrale peut être réalisée pour rechercher une forme secondaire.

Les manifestations de l’AVF

L’algie vasculaire de la face est traitée par l’oxygène à haut débit.

Seuls l’ORL, le neurologue et le médecin de la douleur sont habilités à le prescrire.

L’apnée du sommeil

Le syndrome de l’apnée du sommeil (SAS) est un ensemble de signes en rapport avec des arrêts respiratoires (apnées) et/ou des diminutions du flux respiratoire (hypopnée) pendant le sommeil. La sévérité s’évalue au nombre et à la durée des apnées/hypopnées.

Ces troubles respiratoires sont liés à la fermeture inopportune ou au rétrécissement excessif du pharynx pendant le sommeil. Ils sont mesurés grâce à l’IAH : Index Apnée Hypopnée soit le nombre de fois dans l’heure où la respiration s’arrête totalement ou partiellement.

  • IAH > 30 = Sévère
  • 15 < IAH < 30 = Modéré
  • IAH < 15 = Léger

En 2021, 4 millions de français sont touchés par l’apnée du sommeil; parmis eux 7 sur 10 ignorent être atteints du SAS. Les principaux concernés sont souvent les hommes, les femmes ménopausées ou encore les personnes obèses.

« Avant je me réveillais toutes les 2 à 3 heures, j’étais irritable, à bout de nerf, j’avais des troubles de l’attention et des pertes de mémoire » Témoignage de patient

Les principales manifestations du SAS :

  • L’hypersomnolence diurne : tendance à s’endormir très facilement de façon anormale dans la journée.
  • Le ronflement : lorsqu’il est sonore et gênant.
  • Les arrêts respiratoires entendus (par le conjoint).
  • Un sommeil agité.
  • Céphalées fréquentes : maux de tête au réveil.
  • Prise de poids et augmentation du tour du cou.
  • Hypertension artérielle.
  • Troubles de la libido.
  • Polyurie nocturne : lever fréquents pour uriner.
  • Autres signes : difficultés à mémoriser, à se concentrer, dépression…

Les mécanismes du SAS

Une apnée est une pause respiratoire durant laquelle pour diverses raisons, l’air ne pénètre pas dans les poumons. On constate alors durant ces pauses qu’il n’y a pas d’échange gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires et que l’organisme manque rapidement d’oxygène.

Remarque : L’apnée ne doit pas être confondue avec l’hypopnée. Dans l’hypopnée, on ne parle pas d’arrêt complet de la respiration mais d’une diminution du débit respiratoire de 30 à 50%.

On distingue deux mécanismes d’apnées principales :

  L’apnée obstructive

Cette obstruction se situe le plus souvent au niveau de l’oropharynx. L’air ne pénètre pas pendant le temps de l’inspiration à cause d’un obstacle alors que le diaphragme continue de se contracter. On parle alors de SAOS : Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil.

L’obstruction est souvent liée à des anomalies oto-rhino-laryngologique (ORL) qui peuvent être causées par :

  • Un élargissement et un allongement de la luette.
  • Une cavité pharyngée rétrécie par des amygdales augmentées et une base de langue élargie.
  • Des anomalies liées à des problèmes d’articulé dentaire ou de malformation de la mâchoire.
  • La prise de poids qui entraîne une augmentation de la masse graisseuse dans la gorge et une diminution de la tonicité des tissus.

  L’apnée centrale

Cet arrêt est lié à un mauvais fonctionnement du système nerveux central. La commande de l’activité minimale des muscles respiratoires, pendant le sommeil, ne fonctionne pas bien et entraîne de temps en temps des pauses respiratoires. On parle alors de SACS : Syndrome d’Apnées Centrales du Sommeil.

Les examens qui permettent de dépister le syndrome de l’apnée du sommeil et de le traiter efficacement

Habituellement, le médecin généraliste oriente le patient vers une consultation spécialisée qui relèvera l’ensemble des symptômes. À cette occasion, plusieurs examens complémentaires seront prescrits.

Les enregistrements du sommeil

Ces examens consistent à enregistrer différents paramètres permettant d’analyser la qualité du sommeil et les incidences sur le plan cardiaque et respiratoire. En fonction des détecteurs qui sont fixés sur la peau, on distingue deux types d’exploration : la polygraphie ventilatoire et l’enregistrement polysomnographique.

  La polygraphie ventilatoire

Il s’agit de l’enregistrement de la respiration proprement dite. Elle implique l’installation de plusieurs capteurs sur le corps du patient :

  • Un capteur de débit au niveau du nez et de la bouche.
  • Un capteur de ronflements collé sur le cou.
  • Un capteur des mouvements du thorax et de l’abdomen.
  • Un capteur de position du corps.
  • Un capteur d’oxymétrie fixé au niveau du doigt et qui mesure en continu le taux d’oxygène dans le sang.

 

  La polysomnographie

C’est examen est plus complexe puisqu’en plus des signaux respiratoires, il va permettre de vérifier si la personne a réellement dormi et quelle a été la qualité de son sommeil. Il y a donc : 

  • Les électrodes habituelles pour un EEG (Electroencéphalogramme) sur la tête. 
  • Un détecteur de mouvements des yeux.
  • Un détecteur de la contraction musculaire fixé au niveau du menton.

L’oxymétrie

C’est l’examen qui permet l’enregistrement de la saturation en oxygène du sang. Elle se mesure par l’intermédiaire d’un capteur qui se fixe soit au bout du doigt, soit au niveau du lobe de l’oreille. Cette mesure peut se faire de façon ponctuelle ou en continu sur plusieurs heures.

Pour les personnes traitées par PPC l’oxymétrie se fait la nuit pour vérifier si les apnées persistent malgré la machine.

Les gaz du sang

  • Evalue l’oxygénation
  • Evalue la ventilation
  • Evalue l’équilibre acido-basique